Au club seul les paramoteurs avaient prévu d’aller à Blois, comme chaque années. Pas trop de motivation chez les pendulaires et trois axes.

L’un de nos pilotes ULM étant aussi avion propose une place pour y monter en DA40, à reculons j’accepte histoire de monter voir du monde en lien avec la compétition en ULM. Mais bon, monter en bus des airs…

Au final, le pilote annule quelques jours avant « la météo est trop mauvaise ».

Pas convaincu, je laisse tomber l’idée, puis le vendredi, ça me démange quand même un peu… J’envois un SMS à Simon David le vendredi midi « tu fais quoi demain ? Viens on prends ton Skyranger et on fait l’aller retour au MULM dans le weekend ».

Et nous voilà lancé, à l’arrache, le Sky chargé des pilotes et du matos de camping, les paramoteurs étant déjà arrivé ils ne pourront pas nous prendre les bagages comme d’hab. Par chance il reste des créneaux d’arrivée pour le samedi soir.

L’aller

Nous voilà aux première lueur du jour le samedi à préparer la machine. Dès la minute légale du jour aéro affichée, on met la puissance et on décolle.

La nav ? On va tout droit et on verra bien. Il y a de l’essence à Ussel.

Du coup on a bien vu, on est parti tellement tôt que le massif central est encore accroché de partout. On n’arrive même pas jusqu’à Langogne.

Plan B, on déroute sur Saint Rambert. Sur places les gens sont accueillant et nous aide à acheter de l’essence pour refaire les pleins. Pendant que Simon balade avec eux jusqu’à la station essence je prends un café au resto du terrain. C’est bien les terrains avec resto…

On discute avec les locaux, tout le monde pense que la météo va se lever sur le massif central, mais en milieu de matinée. Il est tout juste 9h et on a encore de la route à faire.

On décide de continuer au nord pour contourner le massif central. Rapide évaluation des plans essence disponible, on choisi notre prochaine étape à Monceau les Mines.

Un bon 2h plus tard nous y sommes et en dépassant Lyon on voit le massif central qui se dégage. Bien entendu.

Pas grave. On avance, on a un horaire d’arrivée à tenir si on veut voir les collègues au MULM.

Monceau les Mines en vu, la piste immense, avec un porte avion pour les compétitions FFA peint en permanent. Bonne idée ça.

On fait les pleins sur place, à côté d’un 2000 en stèle, et re café bien entendu. Le terrain est géré par la mairie mais le club assure la permanence pour les pompes et le café. Équipe accueillante et un vieux Broussard au fond d’un hangar assez impressionnant à voir.

On repart, direction Briare cette fois. Essence la aussi.

Enfin, c’était l’idée. Pas 10min après notre départ, le porte bagage qui casse, et va bloquer les commandes de vol. Oh joie.

Avec Simon on se relai pour tenir le porte bagage en hauteur histoire de revenir à Monceau et réparer.

On galère, on perd du temps, mais c’est réparée, on peut repartir en toute sécurité. Par contre pour le créneau d’arrivée au MULM, c’est mort. On suit la procédure indiquée : message sur WhatsApp au directeur des vols pour demander une position plus tard dans la journée. On écrit, on décolle et on verra bien quand on aura une réponse.

La navigation jusqu’à Briare se fait sans encombre. Sur place on trouve un terrain vide, et un mec qui chasse les papillons.

Il est presque 14h, on a faim, et aucune nouvelles du MULM. On convainc le chasseur de papillons de nous mener au super marché du coin pour qu’on s’achète des vivres. Car bien entendu on est parti sans.

En fait de chasseur de papillons notre aimable chauffeur travail pour la protection de l’environnement et nous apprends que du point de vue écologique, les aérodrome c’est pas mal. Beaucoup d’espèces rares viennent s’y abriter. Et chose intéressante : si une espèces protégée s’y trouve, c’est qu’elle s’y sent bien, y compris avec les avions. L’espèce protégé devient ainsi protectrice de la plate-forme, qui ne pourra pas grossir, mais dont la gestion existante sera maintenue. C’est bon à savoir.

Au retour sur le terrain, on déjeune, puis on voit les membres du club arriver. On sympathise, on se fait expliquer pour l’essence, les pleins sont fait, et on a des nouvelles du directeur des vols, on est reporté plus tard dans la journée. À 17h.

On attends donc en compagnie de nos hôtes, histoires de pilotes et visite de leurs avions au programme, et à 15h c’est reparti. Prochaine étape Blois !

La dernière branche de ce parcours est déprimante : du plat, des forêts, des marécages, des centrales nucléaires pour créer un vague développement vertical dans une ligne d’horizon déprimante. Quand on vient d’un endroit avec relief, le plat pays, c’est quelque chose…

Bref, on arrive au MULM, on suit la procédure qu’on nous a donné, on passe sur la fréquence ATIS pour connaître la piste en service. On écoute attentivement. Merde, le machin débite tous les messages à la suite depuis le début de la journée et s’arrête à midi. Au top l’organisation.

On attends un peu histoire de voir si ça s’améliore, puis on fini par passer sur la fréquence « MULM Opération » pour voir ce qu’il s’y passe. Les démos sont toujours en cours. On attends, on tourne en rond. Une fois les démo fini, on passe un message « Sierra Mike machin au point Sierra, l’ATIS est en vrac, tout vos messages du jour son débités à la suite, c’est quoi la piste en service ? » on a du répéter quelques fois mais on a fini par avoir une réponse, et à pouvoir se poser au MULM.

Vite, le parking et un bière !

Le MULM

Sur place, on retrouve les collègues de différents club, on visite les stands des fournisseurs comme des vendeurs.

La « ligne d’honneur » est réservé aux avions qui veulent pas remplir des papier compliqués. Toutes ces machines complexes, hors de prix, impossible à inspecter soi même côté structurel sont là. Il manquerait juste une banque pour faire un crédit conso en même temps.

Pour les ULM sinon c’est au fond, avec « le village rétro » dans une ambiance entre le vide garage et le barbecue du dimanche soir. C’est sympa de voir tout ça, mais clairement il faut les chercher.

Heureusement on retrouve les autres pilotes compétiteurs du pays, à l’apéro bien entendu.

Les paramoteurs aussi sont à l’écart, mais bien organisé. On passera d’ailleurs la soirée à faire la fête avec eux. Comme d’hab, c’est au paramoteur qu’il y a de l’ambiance.

La nuit se passera sous la tente au parking des 3 axes. Simon regrettera de s’être économisé le poids du matelas gonflable, mais la nuit sera calme.

Le lendemain nous laisserons allègrement tout notre matériel de camping aux paramoteurs pour un retour par la route.

Le retour

Premier créneau de la journée pour le décollage, on va faire simple pour le parcours : on rembobine.

Tout calcul fait, en partant de Blois, on peut faire un direct sur Monceau les Mines. On s’embarque pour 3h de vol sur le Sky. Riche idée… Le Sky n’est pas assez confortable pour ça.

Sur le parcours on entend des radioman raconter leur position mètre par mètre au contrôle, et parler des châteaux. Avec Simon on se fait la réflexion que c’est vrai, c’est con de pas avoir cherché un château quite a être dans le coin. Ah bah tiens, c’est pas le Château de Chambord là sous notre aile ? Ah bah si. Les flying wankers sont de sorti et tombent sur les points remarquables sans même les chercher.

On arrive à Monceau usé par l’inconfort des vielles mousses des sièges du Sky, et avec tout juste la réserve légale d’essence. Et bien entendu un avion en tour de piste qui fait son circuit dans la vallée voisine… On dirait que les avions et leur tour de piste absolument pas en local de leur terrain sont une constante dans le pays. La sécurité des vols, c’est pas trop leur affaire…

Mais on le saura, nos calculs étaient juste, et 3h de vol c’est le max pour le Sky.

Bref, les pleins fait, on est reparti pour 3h jusqu’à la prochaine essence avec un stop dépliage des pilotes à Reventin.

La bas le club local a son barbecue dominical se demande ce qu’on fou à voler dans ce vent et ces turbulences et nous propose des merguez. C’est gentil mais on va rapidement repartir histoire de juste rentrer… Le décollage était pas drôle d’ailleurs, dans le vent, avec un Sky qui rame pour monter, et un relief qui monte avec la montée initiale, pour finir dans le Rhône ou un péage. Faut vraiment pas avoir de panne chez eux !

Vu le vent et l’essence, c’est direct sur Eyguières maintenant. Et vivement qu’on arrive. À 6h de vol par jour, l’aller retour en un weekend, c’est plus de notre âge… l’an prochain on arrive le vendredi !

Yoann Gini