Printemps 2009

Nous guettons le site de la Fédé pour faire partie des "happy few" qui traverseront la Manche avec les quelque 130 ulms du tour ulm 2009 qui iront en Angleterre pour commémorer le centenaire de la traversée de Blériot. Hélas, d'entre les "guetteurs" nous ne sommes pas les meilleurs, c'est un métier, et nous voilà tous relégués en liste d'attente, avec peu de chances d'en être.

Été 2009

Notre virée en Espagne a été un régal, nous sommes remontés à bloc et après quelques dévorades de morceaux de bêtes variées, grillées à la perfection et copieusement arrosées de boissons fermentées, l'idée est lancée : "la prochaine virée c'est l'Angleterre, pas besoin de la Fédé, qui en est?"

Dimanche 16 mai 2010

Après les désistements pour cause de fric, famille, emploi du temps, trouilleté et cousinades, flemme et combinaison de toutes ces excuses variées, il nous reste 9 ulms pour le "Pure Malt Tour", qui doit partir demain lundi vers Calais, où nous devrons tous nous retrouver avant la traversée du "Channel" jeudi.
Le mistral souffle normalement à 120 km/h, et comme de juste doit souffler encore au moins jusqu'à vendredi. Bien sûr, la prévision météo annonce un temps superbe sur le reste du pays, idéal pour un vol radieux!.
Nous sommes pourtant fin prêts, remontés comme des coucous, motivés, les pleins et les prévols effectués, les navigations préparées, les autorisations anglaises pour nos ulms délivrées "in time"...
Les équipages trépignent : Thierry "Leader" avec Pascal, Serge et José dans les sky du club, les Hautcoeur et leur P92, les Quaix et leur CT, Bruno et moi sur le FK9 à M. Cornille, Dobeliou et Papinou vont se relayer sur le coyote mono, appuyés par Brice pour les éventuelles étapes trop dures. La voiture d'assistance sera pilotée par Alex, alias "joli papa", alias "montreur de puss", sa fifille "puss deux" Laura se chargeant de la navigation et de la ronflette peinarde entrecoupée de réveils, baillements et étirements gracieux, de "où est-on?", "ah déjà" ou "ah, seulement" selon les cas, conclus par des "j'ai faim!" mignons mais peremptoires!
Enfin ça c'est le prévu, pour le réel nous verrons demain, lundi, 30 minutes avant le lever du soleil.

Lundi 17 mai, aurore

Putain que ça souffle! Le mistral est bien là, et il ronfle. Notre leader, Thierry, n'est pas du genre à se laisser emmerder par des raffalettes à 80km/h, il se prépare à partir, imperturbable, l'heure c'est l'heure, quand faut y aller faut y aller, hardi petit, haut les coeurs... Les Hautcoeur, eux, sont restés courageusement sous la couette, je les envie!
ils sortent le Sky avec son passager/élève Pascal Basselin, 10h de vol et motivé, confiant...
Après une longue chauffe ils décollent. Comment décrire? Imaginons une mouette qui essayerait de voler dans une machine à laver? Ben ça, en pire! Ça c'est de la charclade! Et ça dure! 30 minutes après ils sont toujours à quelques kms du terrain, bien en vue... leur GPS affichera par moments 15km/h de vitesse sol, je vous laisse déduire la vitesse du vent...
Et nous quoi qu'on fait? Sûr que le coyote mono ne peut pas partir en vol dans ces conditions, nous décidons de l'empaqueter sur la remorque pour passer le plus dur du mistral demain, le remonter vers Issoire ou Bourges, pour voler ensuite dans des contrées plus clémentes.
Alors nous attaquons le démontage, pas mécontents d'avoir une bonne excuse pour différer notre départ. Une fois les ailes tombées, nous découvrons que le réservoir "long range" en fibres, masqué par l'entoilage, pisse l'essence par tous les coins, peut-être détruit par du mauvais carburant ou mal étanchéisé lors de la construction, peu importe, la tentative de réparation échouera, et fini la balade du coyote, il ne verra pas l'Angleterre ce coup-ci.
Dobeliou, Papinou et Brice qui devaient voler à tour de rôle dessus sont dégoûtés, et ils s'en retournent chez eux pour boire de l'alcool fort...Pendant ce temps, après 8h de vol dont 5h juste pour s'arracher à la vallée du Rhône, avec escales à Visan, Romans, Bourg, Lons le Saunier, Dampierre et Flé, Thierry et Pascal se posent à 19h à Bar le Duc. Pascal garde sa motivation "beurk" et sa confiance "beurk beurk" intactes, juste il se jette dans l'herbe, bras en croix, légère mousse bulleuse au coin des lèvres et il est vert-bleu-jaune à chaque escale. Le soir il se traine jusqu'à son lit pendant que Thierry fête dignement leur voyage avec les parents de Pascal, ravis de voir leur fils affalé et hagard répétant "oh la vache! oh la vache! oh la vache!"

Mardi 18 mai

Ben quand faut y aller... 6h du mat' et ce mistral de b... de m...e souffle toujours! OK, un peu moins que la veille mais quand même. Pourtant Papinou nous avait certifié un temps de curé pour ce voyage, garanti, contrat passé avec les Autorités Supérieures, 1 mois de prières et invocations coordonnées dans toutes les paroisses locales. A mon avis ils ont compris "beau temps" égale "ensoleillé" les fidèles, et pour briller il brille, dès le lever, le frère! Faudra préciser la prochaine fois.
Nous nous installons dans les ulms, Serge et José dans le Sky, les Hautcoeur dans leur P92, Bruno et moi dans le FK9 aimablement prêté par M. Cornille.
Nous roulons jusqu'à la piste avion et nous décollons. Counasse, ça tape! Je tire sur le manche, tire encore, le vario se bloque au taquet, nous sommes pile dans l'ascendance maxi du ressaut des Opies, fixes par rapport au sol et... le calme! A 2500 ft en moins d'une minute! Joli. Maintenant faut avancer! Le GPS indique 80 pour 150 km/h au badin! Hé beh on est pas arrivés à Issoire! C'est très tôt et aucun aéroport n'est actif, ni Nîmes ni Orange... et si on essayait de monter? Et c'est payant vers 6500 ft, le vent est moins fort, probable que l'effet venturi de la vallée du Rhône diminue avec l'altitude. 130 km/h au GPS pour un bon 180 au badin, Issoire ne semble plus une destination lointaine!
On prend encore 2000 ft pour passer la couche de nuages qui signale la fin du vent de nord sur le massif central, y'a plus qu'à se laisser descendre sur Issoire, la finesse du KF9 permet de presque se passer du moteur à partir des gorges de l'Allier. C'est beau, encore un peu de neige sur le Sancy dans la brume. Les gorges serpentent en dessous, c'est plein de beaux chateaux partout, l'optimisme s'installe.
Pendant ce temps, Serge et José qui restent plus bas dégustent et rament. Ils se posent à Langogne pour rajouter 20L d'essence. Ils arrivent en même temps que la voiture d'Alex et Laura, vannés mais conscients d'avoir passé le plus dur.
Les Hautcoeur sont partis par le nord-est, les Quaix partent par l'Atlantique, nous les reverrons qu'à Calais.
Nous repartons vers Dreux après une escale à Chateauneuf au sud de Bourges. Quasiment plus de vent mais des thermiques copieux en début de parcours.
La nav est facile, y'a qu'à suivre l'autoroute ou de très gros repères bien visibles sur ce terrain plat. Au départ d'Issoire, survol complet de la chaine des Puys, chaque cratère défile, une vraie leçon de géologie, on dirait que certains volcans se sont éteints il y a 50 ans! L'escale à Dreux est décidée par les plus vannés qui en ont plein les... pattes. Heureusement nous trouvons hôtel et restauration correcte dans une ville étonnament peu animée malgré la proximité de Paris.
Aujourd'hui Thierry et Pascal ont volé peinards dans l'air calme du nord-est par la frontière Belge, escales à Maubeuge et St Omer. Ils nous attendent au camping à Calais en buvant des bières des Flandres et en dégustant du maroille. Ils nous ont réservé des bungalows pour demain, et le bateau de jeudi pour la bagnole. Comme d'hab, notre leader vénéré assure et mérite bien son surnom! Allez, au dodo.

Mercredi 19 mai

C'est le jour du grand regroupement à Calais. Nous décollons tôt dans un air ultra calme, cap vers le Havre, pour suivre toute la côte en extrême radada pour passer sous les zones qui nous barrent le passage, probablement inactives en ces heures matinales mais c'est un bon prétexte. Jolie vue de la Normandie verdoyante et ondulée, de la Seine et de ses grands ponts, Tancarville à droite, Normandie à gauche... Nous déboulons sur la mer calme, au dessus des falaises blanches d'Etretat, c'est superbe...
Nous suivons la côte, la marée est basse, nous volons en local des champs sur la falaise, 60m plus hautes que nous! C'est ce qu'on appelle le vol dans le "cône local" sauf qu'il est inversé. J'explique : à 180km/h, à 50 cm de l'eau, si t'as une panne tu tires, remonte la falaise et hop, posé comme une mouche dans le champ vachable (d'ailleurs plein de vaches) là-bas, en haut! Mais de panne point, nous n'expérimenterons pas la chose! Ça défile, c'est beau, ça sent l'iode, bonjour les chercheurs de coquillages et les joggeurs un brin estomaqués par le passage du FK9 au ras de l'écume...
Bruno filme, le paysage défile, change, la côte s'abaisse... La baie de Somme est passée, magnifiques couleurs, des oiseaux en pagaille, c'est beau, l'air est limpide, à peine 3 turbulettes sur les collinettes en bord de mer, pas un aérodrôme contrôlé n'est... contrôlé, quel vol peinard.
Nous nous posons à Calais sans encombres. Thierry et Pascal nous acceuillent. Bientôt arrivent Serge et José qui ont suivi une route plus directe. Puis les Quaix, après leur périple sur l'Atlantique, puis la voiture avec Alex et Laura.
Les autorités nous apprennent qu'un ulm en provenance de Salon aurait survolé une zone interdite ce matin, et qu'il doit se poser vers 16h. À l'heure où c'est arrivé ça doit être l'équipage de Bouisse sur le Zenair. Tiens les pandores arrivent et confirment l'identité du coupable. Alors ils font quoi? Ils prennent toutes les identités et les immat' de tous les équipages présents, même ceux débarqués la veille! Quel pays étonnant! Heureusement que Leader la joue diplomate, corrigeant aimablement l'immat' erronnée du Zenair... Moi je bous, à deux doigts de leur demander s'ils veulent pas remonter jusqu'à l'année dernière, tant qu'à faire! J'te jure! Pour nous remettre nous filons au camping l'Argousier, acceuillis par Véro et Daniel les proprios.
Nous ouvrons quelques (18) bouteilles (de 75cl) de bière 3 monts, excellente et fraîche, alcoolisée à souhait. Les Quaix et les Bonnet se chargent des grillades et le moral déjà au plus haut s'envole vers un zénith radieux, ensoleillé, pas un nuage à l'horizon... Thierry est couvert de coups de soleil, quel beau pays! En fin de journée, dans l'hyper calme et le bel éclairage, nous en profitons pour faire voler jusqu'à Berk les Bonnet avec Fabrice, au ras de l'eau évidemment. Alex pilote au retour, je me laisse trimbaler, la côte Anglaise illuminée de soleil, toute proche, tentante. Dommage d'attendre demain.

Jeudi 20 mai

Le soleil c'était hier! Pour aujourd'hui, jour de traversée maritime, profitons d'un petit brouillard! Comme souvent dans les balades aériennes c'est l'attente. Ça permet de distiller les restes de 3 Monts et de champagne du repas du soir, et la montagne de moules frites, que Thierry a tenu à terminer, plongeant litteralement dans la marmite, quel ogre! Piat et Jean-Louis sur le Savannah ont eu la flemme de ralier Calais depuis Evreux hier soir. Mauvaise initiative, ils sont archi bloqués par le brouillard, et devront nous rattraper ultérieurement... On traine, on s'occupe avec des petits jeux, nous squattons l'ordinateur de la tour, le gentil contrôleur se laisse envahir par notre petite horde sans protester... Bouisse et son copain, qui ne s'est pas laissé abattre par son contrôle policier hier à son arrivée, décolle pour un vol météo. Il revient en disant que c'est pas fameux mais ça peut passer.
Nous décidons d'y aller. Nous ferons 2 groupes, d'abord les rapides : FK9, P92, Zenair, CT, le leader sera C. Hautcoeur. 2ème groupe, les "lents", les Sky. Thierry + Pascal, Serge + José, Alain Costes + Gloria, arrivés hier soir (Gloria est anglaise, ça devrait aider pour la radio!) Ben c'est le leader qui gère. Et c'est parti. Nous longeons la côte 10 minutes et nous tournons à droite vers le gris. Grise la mer, gris le ciel, horizon inexistant, sauf les bateaux qui dessinent une vague ligne... Au début ça inquiète puis on s'y fait, c'est même "berceux"... Merde y'a des nuages blancs devant, et plus bas! Ou alors ça serait-y pas les falaises de Douvres? Mais oui, et la visi s'améliore, les côtes sont survolées, bonjour l'Angleterre! Un frisson de bonheur fait frétiller nos ulms, droit vers Headcorn, youpi! La campagne est parfaitement verte, les nuages s'éparpillent, le soleil pointe. Mais c'est qu'il ferait carrément beau chez les Grands Bretons! Arrivée à Headcorn après une longue finale, comme d'habitude l'aérodrôme est super busy, ça vole, ça bouge, les Sky se posent un peu après nous, we are in England! Incredible!Quelques formalités après avec des autorités débonnaires, nous quittons Headcorn, direction Caunton à l'est de Nottingham. Plus tranquille comme vol, y'a pas. Il fait beau, pas trop chaud, nuageux. Le paysage est joli : les estuaires de la Tamise, puis les plaines de l'est, c'est ultra vert, y'a des pistes privées partout, des petits aérodrômes, des chateaux, des monuments, des villes en briques et des golfs. La nav est facile malgré un GPS capricieux, zéro stress et plus on s'avance, plus je reconnais le paysage... Puis que n'entend-on pas dans la radio? "Euh, les mecs, euh, apparemment j'ai un hélico de la police à côté de moi..." Tiens, ça serait-y pas Bouisse??? Mais oui, mais oui c'est bien lui! Nous posons à Caunton les premiers, en suivant le tour de piste pendulaire, au grand désespoir d'Andy Buchan qui nous indique que "non non le tdp 3 axes c'est à l'ouest"... oups! Il se met en quatre l'Andy pour aller nous chercher du pétrole avec ses bidons en fer, nous prête son ordi pour réserver l'hôtel et consulter la météo. Il est adorable, un peu stressé par tant d'ulmistes à la fois. Alain Costes le remercie en décollant dans le mauvais sens, et en survolant le village aux habitants hargneux, je pense finalement que l'Andy est soulagé de nous voir partir...
Nous nous élançons tous vers Ince au nord de Liverpool en contournant les gros aéroports de Nottingham, Birmingham, Manchester et Liverpool par le nord. Bouisse a été détourné sur un aéroport pour contrôle puis relaché par les autorités pas chiantes, il est rentré dans une zone contrôlée provisoire non signalée sur les cartes. Le gag c'est que les Hautcoeur, au même endroit, sont passés sans problème. Les "moors", hautes collines à moutons du Derbyshire defilent en dessous, Mansfiled, Chesterfield, Gheffield son évités. Puis c'est la descente vers la mer, Manchester et Liverpool à gauche, la mer d'Irlande devant, couverte de brume dans le soleil de fin d'après-midi, les gros porteurs nous passent au dessus de la tête, pas bien haut... Et pas la peine de contacter le contrôleur, juste respecter les hauteurs et ouvrir l'oeil... quel pays! Le posé à Ince au milieu d'un trafic strictement ulm se fait sans problème, juste Alain Costes qui s'y reprend à 2 ou 3 fois pour le plaisir.

Les Anglais sont flegmatiques à souhait, pas surpris le moins du monde de nous voir débarquer. Ils ont des accents délicieux, de la bière au frais, des ulms oubliés chez nous (Shadow) pimpants, plein de pendulaires anglais, Pegasus, Quick, etc... et ils volent non-stop, profitant à fond de la météo superbe. Le temps d'attacher les ulms, se regrouper, organiser le départ (en train) pour Liverpool, la nuit est tombée, c'est tard. Le gros des équipages épuisés décide de diner à l'Ibis accolé au Formule 1 en plein centre ville où nous avons réservé nos chambres. Quaix et Bonnet ont réservé un appart' un peu plus loin, je les rejoins, ils ont déjà acheté le champagne frappé au shop à côté, nous trinquons pour fêter l'évènement de taille : l'aéroclub Nostradamus est à Liverpool! Vers minuit nous affretons un "cab" pour nous emmener dans un resto au Chinatown local. Le menu est pantagruelique, même pas cher, nous rentrons à pied pour digérer. Nous découvrons la ville la nuit et ça promet : le centre ville n'est qu'une gigantesque succession de boites, pubs et bars bondés de fêtards! On va pas s'emmerder! Pour ce soir tout le monde a sommeil : dodo.

Vendredi 21 mai

Aujourd'hui, tourisme! Enfin pour nous, les vrais Wankers. Les vrais aviateurs, eux, partent soit en Ecosse (Hautcoeur, Bouisse) soit au Lake District (Costes)... Pendant ce temps le Savannah avec Piat et JLouis se rapproche, ils passeront la soirée à Nottingham... Tourisme modéré : un petit tour sur les docs magnifiques, classés par l'Unesco siouplait! Thierry est tant ému qu'il en inonde la Mersey de bonheur, discretos, à jets respectueux, caché derrière le Pascal cramoisi. Le Thierry a dû acheter des godasses en urgence, ses petits ripatons comprimés dans des basquettes 2 tailles au dessous mais pas cher achetées par sa meuf. Seulement il a trop attendu et ses pieds sont tellement démolis que j'irai lui racheter des claquettes juste avant la fermeture des "shops".
Nous buvons des bières (par 1/2 litres) et grignotons à la terrasse d'un beau pub, sur les docks. Nous prenons le bus amphibie qui trimbale les touristes, vieille barge américaine de débarquement, peinte en jaune en référence à qui vous savez. D'ailleurs tout ici est une référence aux Fab Four, les noms des rues, les magazines, les textes de publicité... Coup de téléphone des Hautcoeur vers 17h qui nous annoncent que les pilotes d'Ince font un barbecue géant en notre honneur! Nous voilà donc tous partis en train pour rejoindre la base. Petite marche entre la gare et le terrain pour s'ouvrir l'appétit. Nous arrivons vers 20h, ça dévore déjà, les saucisses grésillent sur la braise, les petits pains réchauffés, les salades à profusion et des bouteilles de bière et de cidre plein les frigos nous acceuillent! Plus qu'à se laisser faire, quel acceuil, quelle base de rêve! Même le dessert est prévu : beignet de bananes et glace vanille, slurp! Après les agapes, l'instructeur et Laura sa compagne nous font un petit festival de passages en radada, renversements virages sur la tranche autour des bosquets, en pendulaire et en Shadow, et en t-shirt, à l'anglaise malgré l'air frais du soir. Ils ont droit à une "ola" sincère. Nous déclinons leur offre généreuse d'aller faire pareil, après 12 bières par tête en moyenne, ça ne serait pas raisonnable. En rentrant à l'hôtel, petit détour par la "Cavern" mythique, bien moins enfiévrée que les bars alentour. Nous les essayons avec Audrey (qui est toujours partante pour!) histoire d'en trouver un en dessous de 110 db pour ménager les oreilles sensibles d'Alex. Les rues sont bondées, les fêtards partout, les filles ont oublié de s'habiller, sauf les godasses à talons de 15 cms et va-t-en marcher là-dessus après 8 tequilas toi! Quelle ambiance. Le plus dur c'est de se décider à aller dormir...

Samedi 22 mai

Les vrais pilotes (Hautcoeur, Bouisse et Costes) repartent explorer le grand sud-ouest de l'Angleterre jusqu'à la pointe de la Cornouaille, ils dormiront à Exeter, vieille et belle ville. Les autres se contenteront aujourd'hui d'aller se poser sur une plage pas loin et déjeuneront dans un pub local. Moi je reste en ville pour acceuillir Madalena et Marina qui débarquent du train de Nottingham à 11h. Du coup, petit changement de machine, Serge volera avec le FK9 et Alex et Laura profiteront du Sky du club. Ils reviendront ravis de leur vol balnéaire, c'est super, ils rentabilisent un peu leur voyage. Nous explorons la ville avec Mad et Marina, les musées des docks, l'énorme cathédrale néo-gothique récente et plein de pubs magnifiques, en repérage pour le soir. Il fait 27°, le soleil tape, c'est l'Espagne! Le soir nous partons tous au pub très vieux et très beau, les bières locales sont goûtées. Nous dinons dans un resto... français, et c'est pas mauvais du tout. Nous finissons à travers le quartier chaud en folie, ceux qui découvrent l'Angleterre sont un brin effarés par le spectacle... Les Quaix se "finissent" en boite, nous rentrons à l'hôtel, les hordes de fêtards qui l'ont envahi nous permettent de passer une fin de nuit animée...

Dimanche 23 mai

Au matin, la pelouse sous les fenêtres est couverte de caleçons, strings, cannettes, chaussettes, godasses, t-shirts, cartons de fast-food et autre détritus caoutchoutés usagés.
Méthode simple et efficace de ménage, l'essayer c'est l'adopter : tout par la fenêtre!
Tout le monde doit repartir de Liverpool, qui par le train, qui par les airs, c'est pas facile, nous y serions bien resté... Les Sky et le Savannah de Piat décollent bien avant pour nous faire une route ouest, par le pays de Galles et le sud de Londres. Ils foutent un peu le boxon à Pound Green, petite piste ulm privée fermée ce dimanche pour cause de machin hippique "oh so British". Le proprio, magnanime, ne tient même pas rigueur à "les grenouilles vaillantes de leur impréparation" et les laisse repartir, interrompant sa manifestation chevaline pour les laisser décoller. Les Quaix et nous décollons bien sûr plus tard, le temps d'émerger, prendre des petits dej', digérer les aspirines, tout ça... La météo est bien sûr parfaite (merci qui? ndlr). Nous saluons les amis pilotes d'Ince et c'est l'envol vers la mer, pas haut pour rester sous les espaces controlés de Liverpool et le plaisir du radada maritime. L'estuaire de la Mersey et la ville à gauche, la mer d'Irlande à droite, les collines verdoyantes du pays de Galles, les petits lacs... Après l'estuaire de la Severn et passé Bath, nous posons à Popham, autre petit aérodrôme sympa et suractif. Plein de vieux Yaks an Antonov russes restaurés, juste quand les Skys du club en décollent. Une dernière petite étape tranquille pour rallier Headcorn... Tiens, sauf que la température d'huile frôle les 120°, c'est beaucoup. Nous ralentissons, montons dans les thermiques pour ménager la bête, la température redescend... Posés à Headcorn (juste quand les autres en décollent), nous ouvrons le capot du FK9 pour voir. Il y a une jolie fuite du réducteur mais qui ne peut pas expliquer la surchauffe... Fabrice décèle par contre une fuite d'essence sur le décanteur, réparée grâce à la loctite miracle prêtée aimablement par les membres du club des "Tigermoth" basés ici.
Faut y aller, tant pis, nous surveillerons la température. Nous profitons des quelques kms qui nous séparent de la Manche pour monter doucement, sans faire chauffer.
Nous traversons dans un air limpide, calme... Adieu l'Angleterre, au revoir les Anglais c'était super, quel acceuil et quel bel endroit.
A Calais l'aérodrôme est désert, immense et désert, quel contraste.
Pour tenter de se consoler, nous nous laissons guider par notre taxi jusqu'à un resto, la Guinguette, où nous essayons de trouver quelque réconfort. Réconfort tu dis? Après les bières (du Nord), le repas (du Nord), les diverses tournées de digestif, pour être réconfortés, on l'est! Thierry pousse le réconfort très loin, mais nous tirerons un voile pudique sur les débordements de débauche sado-maso dans lesquels il entraine certaines mères de famille, pourtant respectables de prime abord, même des pères de famille se jettent dans l'action, ah les ch'tis chte jure! Nous pissons litteralement de rire, les photos comprometantes sont sur intenet, allez-y voir!

Lundi 24 mai

Réveil difficile, bicarbonate en premier, efferalgan pour éclaircir plus tard, beaucoup de flotte bue et il faut bien rentrer. Heureusement il fait beau, petit vent de mer qui va nous pousser au Q, impec! Les vrais pilotes sont tous déjà partis, décollé dès l'aurore. Chacun taille sa route perso, directe, vers l'Atlantique ou les chateaux de la Loire. Vu l'heure tardive nous ferons simple : Meaux - Belleville - maison. D'abord pour dire bonjour aux copains, les Bouchet, les Elaris. Aussi pour le ravitaillement assuré sur ces bases suractives! Quand nous redécollons de Meaux la température du FK9 dépasse les 120° en 5 minutes, pas question de rentrer, c'est le retour vers l'aérodrôme. Nous nous débarassons du gadget réchauffeur d'huile, probable aide à la surchauffe. Serge Bouchet toujours sympa nous prête les outils, nous trouve un bout de durit pour shunter le circuit d'huile et ça repart, nous y allons tout doux avec le moteur, nous utilisons chaque thermique pour grimper petit à petit jusqu'à 5500 ft... Des Suisses m'engueulent sur la fréquence 123.45, ça fait comme une petite pièce de théatre, il me semble reconnaître la voix d'A. Costes, le Sky parti vers la Belgique. Petit refueling à Belleville et nous décollons pour le dernier tronçon, même plus de nav, y'a qu'à suivre le Rhône. Nous grimpons à 6000 ft pour voir si le vent de sud bien présent au sol disparaitrait par là-haut... Ça marche, nous rattrapons même le CT parti devant, nous nous posons 3 mn après lui à Eyguières. L'aérodrôme est désert, personne pour nous écouter frimer à la radio, annonçant "ulm FK9, provenance Liverpool".

Eh beh, c'était bien... comme dit Fabrice Quaix, "là, on a mis la barre très haut, ça va être difficile de faire mieux!".

Je suis d'accord.

Serge et José sont déjà là, voyage sans problème ils ont eu, Calais-Eyguières dans la journée, posé avant 19h, pas mal! Costes est toujours vers le nord-est.
Le Savannah fera une petite escale à Valence, les Hautcoeur traineront sur l'Atlantique, dans une météo pas fameuse.
Thierry et Pascal rentreront le lendemain dans un grand vent de sud, bien fort, bien turbulent, bien de face, sinon ils s'ennuient!

Bye!
Jorj, Flying Wanker Gourou.