JEUDI : Départ

La mise en route des équipages partants est raisonnablement peu laborieuse, presque pas d’oublis ou retard:Thierry retourne a Marignane chercher son GPS, Alex qui fait tout comme son leader, retourne maison pour ses papiers, ce qui altère son humeur et qui gonfle fifille qui arrive fort tendu. Tout ça est standard, nominal, comme ils disent en aéronautique.

Mais ça y est, nous voilà tous en vol, partis pour Toreilles ( Perpignan).
Vol absolument sans histoire, c’est calme malgré un peu de vent de mer, la radio du P92 émet mal, nous ne pouvons pas contacter Montpellier, nous contournons la CTR.
Nous nous posons entre les nuages à Torreilles, la visi devenant crapoteuse, les entrées maritimes condensant sur la côte.
C est de pire en pire, surtout vers l’Espagne, nous ravitaillons et poireautons ….
le 4×4 nous rejoint…
Arrive ensuite Guy Picca sur son Jodel et Paul Rabadan et sa meuf sur son CT suivi d un Virus de Fréjus .
Nous visitons les hangars, blaguons avec Lopez, le patron de la base, poireautons, mangeons un sandwich ….
Ça dégage un peu, les montagnes apparaissent ….
Les plans de vol sont déposés, les 2 temps décollent, Pierre et Michel en tête puis les 4 temps font chauffer et partent à leur tour .
Picca rentre à Eyguières, malgré une super préparation de son voyage. Rabadan et le Virus aussi, ils sont certains que la météo sera pourrie dimanche pour le retour ( …) C’ est un concept: la Mme Irmavisionmade de la météo.
Toujours est-il que pour le moment ça passe, ça devient même excellent après la frontière .
Seul bémol, nous avons choisi de suivre la mer et ça charcle pas mal avant Barcelone, le vent vient pourtant du large, c’est pas très compréhensible. Ça se calme en rentrant sur les terres pour contourner les zones de Barcelone.
Les autres tirent droit au-dessus des montagnes et se posent à Ordis pour compléter les pleins, clôturer les plans de vol et
se regrouper .
Nous nous posons à Velveil après un vol sans histoire, beaux paysages de bord de mer, nav facile, 2 min pour trouver la piste qu’on cherche du mauvais coté de la voie ferrée…
Nous réveillons les locaux en pleine sieste dans le club house (des frères!)
Le club est nickel, les hangars super rangés avec petits chariots sur rail pour garer les Ulm sans effort.
Les pilotes et leur chef sont ravis que l’on pose chez eux , notre espagnol et leur français sont rudimentaires pourtant nous tchatchons non stop. C’est la conséquence de se poser avant tout le monde.
Les autres arrivent après une plombe et quelques, sans problèmes, c’est la fête.
Nous signons le cahier des visiteurs, offrons nos bouteilles, le 4×4 avec fabien nous a rejoint aussi .
Ça repars vers Castellon de la Plana.
Le vent vient de la mer, la vision redevient médiocre. Il faut voler très bas (les consignes locales sont, « 100 m max et silence radio » avec gestes éloquents: main gauche à plat, en bas, de gauche à droite,main droite devant la bouche, index et pouce serrés, si vous visualisez ! ). Grands moments de serrage de fesses au passage du port de Tarragonne, en cas de panne, on pose sur le port ( entre les grues!) ou … dans le port !
Du BO, le passage de la Carmague locale, le delta de l’Ebre, des jolis bleds avec châteaux en bord de mer( peniscola), hélas noyés dans des kilométrés de lotissements, immeubles et bétons variés, centrales nucléaires, qui défigurent le littoral.
Enfin voilà Castellon, étonnant aérodrome délabré qui commence à la plage, à l époque de sa construction probablement déserte, maintenant bétonnée d’immeubles et hôtels hideux. Finale au dessus du rond point, la piste en dur 5 m en contre bas, piste à moitié envahie d’herbes, irrégulière, chaotique, un régal .
Nous retrouvons les Hautcoeurs déjà en Espagne, ils ont fait le tour du pays en passant par Gibraltar! Daniel Petit, nous prend des chambres dans leur hôtel, à 2 pas de la piste sur la plage.
Tous les Ulm se posent les uns après les autres, heureusement très tard, ça repose le pauvre contrôleur, un peu dépassé par le coté facétieux des annonces radio de ces « Frenchs Microlights »
Le temps d’attacher solidement les machines et nous partons pour la ville. Le regroupement est compliqué par la désorientation totale de René qui se perd, nous laissant abandonnés sur un rond point, à la merci d’une police locale aussi désagréable que chez nous, ils ne supportent pas de nous voir glander là trop longtemps!
Quand enfin nous sommes tous réunis, 23 h est passées, la ville est bien morne. Pourtant l’Espagne est censée se coucher tard?
Nous dégotons quand même un bar à tapas, bons et variés les tapas, arrosés de ST MIGUEL, c’est excellent, le moral remonte, la bonne humeur s’installe et en + c’est pas cher!!
Les doutes du départ sont dissipés, nous sommes tous bien arrivés, vannés et euphoriques, on va se régaler !!!
Tiens, les Quaix sont en Espagne, en voiture, dégoûtés de ne pas avoir pu venir avec nous …se verra-t-on ?

VENDREDI: VALENCE

Tourisme à Valence
Nous ne réussissons pas à louer de voiture, du coup nous partons en train. Bien sur, le temps de se réveiller, de palabrer, Ti’dejeuner, se décider, essayer de trouver une bagnole, tout ça c’est avec des tronches plombées, une énergie de flaque d’eau, nous réussissons à prendre le « dur » vers 11 heures et des …
Voyage endormeur, paysage BO et super moche mêlé, orangers et oliviers, friches industrielles et construction inachevées, vieux châteaux et tristes ruines ….
Valence, tout de suite agréable, super gare pleine de beaux carrelages, jolie ville avec de beaux restes médiévaux, superbes cathédrale pleine de peintures mysticos-sados-masos (le doute de ST Thomas avec plongeon de la main du Thomas dans la plaie béante d’un Christ orgasmique!)
Bien sur nous mangeons d’autres fabuleux Tapas, arrosés « d’ESTRELLA »cette fois, sur la place centrale( de la Reina), le centre touristique. Et c’est même pas cher, pas moyen de dépasser 20€ par tête.
Après ça, le gros de la troupe fait une sieste dans un parc étrange aménage dans le lit de la rivière asséchée qui contournait la vieille ville, arbres et vieux ponts médiévaux au-dessus de nous ….
Nous sommes réveillés par une nuée de « playmobils » verts, sauteurs et bruyants( ça jacasse en valencien )
Les vrais courageux, les Hautscoeurs et le Petit, visitent le super musée-aquarium géant prés du port, très spectaculaire disent-ils. Je les rejoint en haut de la tour de la Cathédrale pendant que les zotres vont …..au troquet, se remettre de …la sieste!!
Retour en train vers Castellon, ça somnole, le piquage de nez se généralise ….
Le soir « Maître » Pierre, le roi de l’orientation et des bonnes gargotes, nous guide vers une « CHURASCARIA » brésilienne, une vraie, les broches de viandes variées rôties à la perfection défilent, les haricots noirs (Feijâo),la « Farufa » ( farine de manioc), tout est parfait. Touche locale: les assiettes de Jambon Serrano défilent.
Thierry déborde littéralement de gratitude tripale, nous nous gavons….mais nous sommes tous petit-bras, largués derrière Manzano Junior qui caracole en tête, ingurgitant des quantités de barbaque gargantuesques, sifflant bière sur bière, pour faire macérer les cadavres !!!
Nous tairons pudiquement l’âge du dévergondé pour ne pas provoquer l’ire des ligues de protection de la jeunesse….
Pour rester dans l’ambiance, nous commandons des Caïpirinha, sur dosées avec de la vraie Cachaça, servies dans
des verres à « véritables ».
Putain, ils savent vivre par ici !!!Et pas moyen de dépasser nos 20€ !!!
Nous nous terminons dans un bar plein de « DJEUN’S » à jouer aux fléchettes. Grosse rigolade, titubade légère ou prononcée pour certains.
Le Nord Alpilles se mélange au Sud Alpilles, abolissant toutes frontières et retenue…..
Nous tentâmes une visite au « CLUB », à coté de l’hôtel du gros de la troupe, mais reculâmes* devant la glaucasserie du lieu et l’accueil extrême-radasseux…..
*ben voyons !!!

SAMEDI : RETOUR

Le temps de récupérer tout le monde, faire les pleins, se préparer, la météo se dégrade, le vent est plein pif et il fait pas BO. Les SKY 912 du club décollent pour Velveil en avance, nous poireautons pour attendre qu ils nous informent des conditions sur le parcours. Ils confirment le vent debout, 40 km/h, ça ne passera pas pour le pendulaire, Pierre trouve, sur NAVI, une étape intermédiaire vers le delta de l’Ebre, à mi-parcours, Vinaros.
C’est parti, nous doublons rapidement Pierre et les SKY 2 temps, ça souffle mais ça charcle pas ….
Toujours la même cote rocheuse qui tombe à pic dans la mer, en cas de panne, y a pas lerchouille pour se poser. J’imagine déjà la finale sur la plagette entre les rochers, toucher à 20m du bord de l’eau, finir vautré sur le sable….
C’est la qu’on reçoit « LE » message dans la radio: « Pierre est en panne, il se pose » ,longues minutes d’attente….Puis Alex « Tiens, il ne descend plus, on dirait qu’il remonte »…
La panne disparaît comme elle apparue, mystère dont Pierre ne trouvera pas la clef . OUFFFF!!!!
Sinon le vol est sans histoire, visi médiocre mais suffisante, on pose à Velveil, ou les SKY 912 nous attendent. C’est long pour que les autres arrivent, normal, ils ont fait une escale sup. pour ravitailler. Brice et Bruno repartent pour « el Estartit », non loin de la frontière française où les Hautcoeurs sont déjà posés.
Quand les 3 derniers nous rejoignent, il est bien trop tard pour repartir. Nous allons à l’essence et trouver un hôtel avec la bagnole à René, ce sera à « el Vendrell », pas bien joli bled proche mais on va pas chipoter.
Nous nous entassons à 10 dans le 4×4 à René pour aller à la ville, l’attelage creusant des sillons dans le macadam à chaque bosse ponctué d’un concert de hurlements de douleurs du troupeau agglutiné dans la benne.
Le soir super repas (encore) de Tapas, servi par la délicieuse Claudia, tous les yeux scotchés sur elle, souriante, polyglotte, brune et Roumaine…..l’Europe à du bon quand même .

DIMANCHE : FIN

Il fait soleil et y a même pas de vent !!!! Du coup, nous passons par l’intérieur du pays, montagnes raides et couvertes de forets, de monastères perchés, creusées de gorges pleines de barrages,c’est très beau ….
Petite escale à Ordis pour ravitailler, jolie plateforme Ulm couverte d’herbe verte et ça repart. Saute montagnes pour les uns, contourne par la mer pour nous. Le troupeau atterri en France à Lézignan. Le terrain est désert, il y a du vent, il fait chaud: Bienvenue au pays!!!
Le proprio Gérard Landri arrive, il est sympa et accueillant, c est un vieux de la vieille de l’Ulm. Il ravitaille les nécessiteux en gazoline et nous pouvons rentrer à la maison.
Eyguières est écrasé de chaleur, 33°, tout semble poussiéreux et tristounet, pas de bières fraîches, aucuns Tapas en vue….. ZOB !!!!

C’est en rentrant qu’on réalise que balader en Ulm c’est quand même pas mal du tout ! c’est drôle que l’envie de faire des balades est dans chaque pilote mais que si peu y participent. Probable que le décalage entre l’idée du voyage Ulm et sa réalité est insurmontable pour beaucoup : météo toujours incertaine, hébergement et ravitaillement à trouver, risque de merder et loin de chez soi, à l’atterro, à la radio… Se perdre ?
Résumons: pour que tous les pilotes voyagent il faudrait une météo parfaite sur 5 jours, du soleil mais pas trop chaud, de l air calme et pas de vent, de la plaine avec des grands champs d herbe tondue, des pistes en gazon de 800m, l’hôtel, le resto et l’essence sur place ….. Et bien, je vous le dis, nous continuerons à n’être que quelques « happy few » en promenade!
And so what ?

Georges Truchet

Y étaient :

Maître Pierre + Minouminouman = Pendulaire
Bonnet A + Bonnet B = Sky 582
Manzano + Junior = Sky 582
C Hautcoeur + La Marie = P92
Thierry (non mince) + Philippe = Sky 912
Girodon + Bruno (de Marseille) =Sky 912
Guru + Le Petit = P92
Fabien = 4×4